
Objectif :de ces recommandations proposer une stratégie thérapeutique globale, graduée, personnalisée et coordonnée, intégrant, le cas échéant, certaines pratiques complémentaires… à des conditions strictes.
Pratiques complémentaires : un positionnement nuancé mais reconnu par la HAS
La HAS reconnaît explicitement l’intérêt de certaines pratiques non médicamenteuses — telles que les soins thermaux, la relaxation, la méditation de pleine conscience ou encore l’hypnose — dans la prise en charge de la fibromyalgie. Ces approches ne sont ni alternatives ni miraculeuses, mais peuvent être intégrées à une stratégie validée, en complément des traitements médicaux et de l’activité physique adaptée.
Elles peuvent être proposées en première ou en seconde intention, en fonction des préférences du patient et de la réponse aux traitements.
* Elles doivent être strictement encadrées :
• Par des professionnels de santé dûment formés,
• Dans le cadre d’une démarche thérapeutique structurée,
• Avec une évaluation régulière de l’efficacité,
• Et un arrêt immédiat en cas de non-réponse ou de dérive.
* Hypnose et fibromyalgie : une aide précieuse... entre mains compétentes
Parmi les approches complémentaires, l’hypnose se distingue par son efficacité dans la gestion de la douleur, la réduction de l’anxiété, l’amélioration du sommeil et la reconquête d’un mieux-être global.
De nombreuses études cliniques (notamment publiées dans Pain, The Journal of Rheumatology, ou Annals of Behavioral Medicine) confirment l’impact positif de l’hypnose chez les patients atteints de fibromyalgie. Mais ce bénéfice repose sur un critère incontournable : l’intervention d’un professionnel de santé formé spécifiquement à l’hypnose thérapeutique (pré-supposé: dans un institut reconnu, ne formant que des professionnels de santé !).
Pour quelle raison la formation du praticien de santé est-elle cruciale ?
• L’hypnose thérapeutique appliquée à la douleur chronique nécessite une connaissance fine de la physiopathologie de la fibromyalgie, des outils de régulation émotionnelle, et de l’écoute active.
• Un professionnel de santé (médecin, psychologue, infirmier, kinésithérapeute...) formé à l’hypnose dans un cadre reconnu (CFHTB, DU d’hypnose médicale, etc.) saura adapter les suggestions, respecter l’état du patient, et travailler en complémentarité avec les autres membres de l’équipe pluridisciplinaire.
• Cela permet d’éviter les dérives, les promesses irréalistes ou les discours anti-médecine conventionnelle qui fragilisent la confiance thérapeutique. (Voir le Livre Blanc des Formations en Hypnose du site therapies-complementaires.com à ce sujet).
Ce que rappelle la HAS : rigueur scientifique et sécurité du patient avant tout (primum non nocere)
La Haute Autorité de Santé met en garde contre :
• Les promesses de guérison « naturelle » ou rapide, non fondées scientifiquement, les trop fameux marchands du temple
• Les pratiques non encadrées, souvent exercées en dehors du champ médical ou paramédical,
• Les risques de dérives sectaires, d’automédication, ou de rupture avec le parcours de soins classique.
L’appel est clair : l’intégration des approches complémentaires doit reposer sur des preuves, de la transparence, de l’évaluation continue et une compétence professionnelle vérifiable.
Hypnose : quelles sont les indications dans le cadre d’un parcours de soins ?
L’hypnose peut être proposée dans les cas suivants :
• Douleurs diffuses persistantes, non soulagées par les approches classiques,
• Anxiété généralisée ou troubles du sommeil associés à la fibromyalgie,
• Besoin de renforcer l’autonomie du patient dans la gestion des symptômes au quotidien,
• Volonté de développer des outils d’auto-régulation, comme l’auto-hypnose.
Elle peut être pratiquée en séance individuelle ou en groupe, dans des structures publiques ou privées, à condition que le cadre éthique, professionnel et médical soit respecté.
Le rôle du professionnel de santé dans l’intégration de l’hypnose
En tant que médecin, psychologue, infirmier ou kinésithérapeute, ils ont un rôle essentiel à jouer dans :
• L’information claire et fondée à vos patients sur ce qui est validé scientifiquement,
• L’orientation vers des praticiens certifiés, exerçant dans un cadre thérapeutique structuré,
• L’intégration cohérente de l’hypnose dans le parcours de soins, sans opposition entre médecine conventionnelle et approche complémentaire,
• La coordination pluridisciplinaire, essentielle dans le suivi des patients fibromyalgiques.
Donc, en résumé
L’hypnose a toute sa place dans la prise en charge de la fibromyalgie, à condition qu’elle soit encadrée par des professionnels de santé bien formés et qu’elle soit intégrée dans une stratégie thérapeutique globale et validée.
Elle n’est ni alternative ni substitutive, mais complémentaire, fondée sur des données scientifiques croissantes.
Le cadre éthique, la compétence du praticien et la sécurité du patient doivent rester les piliers de toute démarche intégrant l’hypnose.
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