A.G. : Ce qui n’est pas simple…
Th. J. : C’est même très compliqué. Car cela suppose une modification de notre représentation du monde et de nous-mêmes. Or, depuis trois cents ans, en Occident, nous considérons que l’être humain est en dehors de la nature, que la nature est dangereuse et que nous devons utiliser notre intelligence pour la comprendre dans ses moindres détails, pour la contrôler, l’influencer, la dominer.
À force d’avoir analysé la nature dans ses détails, nous en avons oublié de nous la représenter dans son ensemble, nous avons perdu la vision des liens qui tissent le tissu vivant. Nous avons une vision morcelée de la réalité.
Du coup, il nous est difficile de comprendre la succession des causes et des conséquences qui mènent à la maladie. Nous nous protégeons exagérément face à cette nature considérée comme dangereuse, nous produisons beaucoup, beaucoup trop et nous encourageons à la consommation effrénée de nos productions. Aveuglés par nos croyances, nous polluons sans jamais remettre en cause notre représentation du monde. Convaincus qu’il nous faut innover, produire et consommer, sans cesse, au service d’une croissance sans fin, nous ne sommes pas prêts à abandonner nos modes de vie, même si ceux-ci nous soumettent à des stress absolument néfastes pour l’équilibre de notre santé. Dans ce contexte, il n’y a pas vraiment de place pour une véritable prévention.
A.G. : Pourtant on a le sentiment que le changement est devenu une nécessité…
Th. J. : Il y a dix ans, j'ai effectué un jeûne en compagnie de Théodore Monod. Celui-ci s’interrogeait. Et si l'aventure humaine devait échouer... avait-il donné comme titre à l’un de ses ouvrages. Sans aller jusqu’à reprendre le titre de l’ouvrage plus récent d’Yves Paccalet, L’humanité disparaîtra, bon débarras, je pense qu’il est tout à fait possible que notre espèce atteigne les limites de ses capacités d’adaptation et finisse par entraîner elle-même sa propre disparition… peu importe, finalement, car plus importante que l’être humain, la vie poursuivra son aventure… nous ferions bien de nous rappeler que loin d’être en dehors de la nature, nous en faisons au contraire partie intégrante.
Nous allons devoir changer notre représentation de nous-mêmes et du monde, car si nous n’y parvenons pas, nous risquons de finir par être réellement exclus de la nature, éliminés par elle, faute d’avoir eu l’intelligence de comprendre ses lois et l’humilité de les respecter. Humilité vient de humus qui signifie “la terre” en latin. Humilité et humanité, ces deux mots ont la même origine… il est temps de nous en souvenir car nous ne serons pleinement humains que lorsque nous serons vraiment humbles. Il est temps que nous utilisions notre intelligence au service du bon sens.
Th. J. : C’est même très compliqué. Car cela suppose une modification de notre représentation du monde et de nous-mêmes. Or, depuis trois cents ans, en Occident, nous considérons que l’être humain est en dehors de la nature, que la nature est dangereuse et que nous devons utiliser notre intelligence pour la comprendre dans ses moindres détails, pour la contrôler, l’influencer, la dominer.
À force d’avoir analysé la nature dans ses détails, nous en avons oublié de nous la représenter dans son ensemble, nous avons perdu la vision des liens qui tissent le tissu vivant. Nous avons une vision morcelée de la réalité.
Du coup, il nous est difficile de comprendre la succession des causes et des conséquences qui mènent à la maladie. Nous nous protégeons exagérément face à cette nature considérée comme dangereuse, nous produisons beaucoup, beaucoup trop et nous encourageons à la consommation effrénée de nos productions. Aveuglés par nos croyances, nous polluons sans jamais remettre en cause notre représentation du monde. Convaincus qu’il nous faut innover, produire et consommer, sans cesse, au service d’une croissance sans fin, nous ne sommes pas prêts à abandonner nos modes de vie, même si ceux-ci nous soumettent à des stress absolument néfastes pour l’équilibre de notre santé. Dans ce contexte, il n’y a pas vraiment de place pour une véritable prévention.
A.G. : Pourtant on a le sentiment que le changement est devenu une nécessité…
Th. J. : Il y a dix ans, j'ai effectué un jeûne en compagnie de Théodore Monod. Celui-ci s’interrogeait. Et si l'aventure humaine devait échouer... avait-il donné comme titre à l’un de ses ouvrages. Sans aller jusqu’à reprendre le titre de l’ouvrage plus récent d’Yves Paccalet, L’humanité disparaîtra, bon débarras, je pense qu’il est tout à fait possible que notre espèce atteigne les limites de ses capacités d’adaptation et finisse par entraîner elle-même sa propre disparition… peu importe, finalement, car plus importante que l’être humain, la vie poursuivra son aventure… nous ferions bien de nous rappeler que loin d’être en dehors de la nature, nous en faisons au contraire partie intégrante.
Nous allons devoir changer notre représentation de nous-mêmes et du monde, car si nous n’y parvenons pas, nous risquons de finir par être réellement exclus de la nature, éliminés par elle, faute d’avoir eu l’intelligence de comprendre ses lois et l’humilité de les respecter. Humilité vient de humus qui signifie “la terre” en latin. Humilité et humanité, ces deux mots ont la même origine… il est temps de nous en souvenir car nous ne serons pleinement humains que lorsque nous serons vraiment humbles. Il est temps que nous utilisions notre intelligence au service du bon sens.
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